Et si on arrêtait de vieillir ?
Photo by Agê BarrosC'est encore de la science fiction. Mais l'espérance de vie qui rallonge sans cesse et les progrès de la recherche laissent penser qu'un jour on pourra ralentir considérablement le processus de vieillissement. En attendant, vous avez d'autres questions sur le sujet?
D'abord, pourquoi vieillit-on?
«La vieillesse est une détérioration lente de tous les tissus, cellules et organes, et un ralentissement progressif de leur bon fonctionnement», explique Pierrette Gaudreau, docteure et chercheuse en neuroendocrinologie du vieillissement à l'Université de Montréal. Cette détérioration est paradoxalement due à l'oxygène qui nous fait vivre... et nous tue à petit feu en «rognant» nos cellules par une accumulation de déchets, en particulier les fameux radicaux libres. Le nombre des cellules diminue progressivement. Certains aliments qui contiennent des antioxydants (tomates, légumes verts feuillus, petits fruits, etc.) et la vitamine E permettent de lutter contre ce «stress oxydant», mais seulement en cas de carence. Un surplus semble être de peu d'effet.
Quand on est jeune, les cellules se renouvellent au rythme de 300 milliards par jour. On est presque une femme neuve chaque matin! Mais, à 75 ans, notre corps a perdu 30 % de ses cellules. «C'est programmé dans nos gènes», ajoute le Dr Judes Poirier, directeur du Centre de recherche sur le vieillissement à l'université McGill. Les cellules de la peau, par exemple, sont programmées génétiquement pour se réparer de 50 à 60 fois seulement. Une ride est une ligne de cellules mortes qu'aucune crème ne saurait effacer: le contenu de nos petits pots en améliore seulement l'apparence.
Avec les progrès de la recherche, peut-on espérer vivre encore plus longtemps? En Occident, les hommes vivent maintenant en moyenne jusqu'à 78 ans et les femmes, jusqu'à 82 ans. Au Canada, la classe des centenaires est en explosion démographique: le pays en compte de 24 000 à 26 000, et ce chiffre double tous les neuf ans. La découverte des antibiotiques et des vaccins y est pour beaucoup, ainsi que l'amélioration de l'hygiène et de notre arsenal médical.
Il faut aussi compter avec la «sélection naturelle», qui veut que l'espèce s'adapte en privilégiant les individus les plus robustes. Il y a 2000 ans, on mourait à 35 ans, et on était alors presque arrière grand-parent! Aujourd'hui, on commence à peine notre vie sociale à cet âge-là. Alors notre corps s'est adapté, et l'on vit plus vieux. Mais, en améliorant notre environnement, on a seulement ralenti le processus. «On vit deux fois le maximum programmé dans nos gènes, c'est déjà très bon», conclut le Dr Poirier. Pourquoi vit-on plus vieux qu'autrefois?
Dans le domaine de la biogénétique (un vrai Klondike!), les savants s'activent sur la piste de la fontaine de jouvence... Des scientifiques de l'université McGill dont les travaux ont été publiés dans le prestigieux magazine Science ont constaté tout récemment, en faisant des expériences sur de petits vers ronds, qu'une mutation de gènes particuliers, l'ISP-1 et le clock 1, permettait aux animaux de produire moins de radicaux libres et de vivre deux fois plus longtemps que leurs congénères. Or, on retrouve ces gènes sous une forme presque similaire chez l'humain...
Mieux encore: des travaux de chercheurs français sur les souris nous laissent espérer la création de médicaments «anti-âge» d'ici une dizaine d'années. En diminuant de 50 % l'activité d'un gène lié à la croissance, le récepteur de l'IGF-1 (accouplé, justement, à l'ISP-1), les chercheurs ont découvert que les souris ne s'en portaient que mieux. Grâce à ce tuning de leur machine énergétique, les rongeurs vivaient plus longtemps et en parfaite santé. Et comme nous partageons la majeure partie de nos gènes avec les souris, nous pouvons espérer que, d'ici 2100, nous aurons trouvé le moyen de faire grimper notre espérance de vie jusqu'à 150 ans. Reste à savoir ce que nous ferons de tout ce temps supplémentaire...
Pourquoi certaines personnes ont-elles l'air plus jeunes que d'autres du même âge? Deux facteurs influent sur notre apparence de jeunesse, selon la Dre Gaudreau: notre héritage génétique et notre qualité de vie. Si notre héritage est hors de notre contrôle, nous avons cependant le choix: le dilapider ou l'économiser. «Une cellule est programmée pour se défendre et se réparer un certain nombre de fois, mais des mutations proviennent, explique Pierrette Gaudreau, selon que l'on s'expose au stress, à la pollution, ou que l'on s'alimente mal. C'est pourquoi, souvent, on n'a pas l'âge biologique qui correspond à notre âge chronologique.»
Certains ont la peau lisse et élastique jusqu'à 60 ans, tandis que d'autres ont la peau ridée dès 40 ans. Les privilégiés ont non seulement hérité du «gène de longévité» qui fait que leur système immunitaire est très efficace et qu'il gère mieux les situations dangereuses en produisant plus d'anti-corps ou d'antioxydants, mais ils ont sans doute vécu de manière «exemplaire». En bref, même si votre mère a l'air presque aussi jeune que vous, n'espérez pas marcher sur ses traces si vous ne mangez que du junk food, vivez perpétuellement en état de stress, dormez peu et fumez beaucoup!
On a «l'âge des artères»... Comment détermine-t-on notre âge biologique par rapport à notre âge chronologique, fixé par notre date de naissance?
«C'est aussi hasardeux que délicat, explique la Dre Gaudreau. Cependant, certains marqueurs biologiques commencent à se profiler.» La pression sanguine, le taux de glucose dans le sang, les taux hormonaux, l'efficacité des poumons, des reins et du système immunitaire constituent des signes plus ou moins mesurables de notre âge biologique. «Mais on commence aussi à penser que même une très faible élévation du taux de glucose, si elle se maintient trop longtemps au cours de l'existence, pourrait avoir des conséquences sur l'accélération du vieillissement, poursuit Pierrette Gaudreau. Comme dans une automobile: quand quelque chose se détraque, ça entraîne souvent la détérioration de tout le reste.»
Ralentir le temps à tout prix
Du côté des médecines alternatives, la médecine fonctionnelle, mise au point aux États-Unis, dit pouvoir définir l'âge biologique grâce à la détermination du pH, du taux d'oxygénation et de l'hydratation cellulaires. «Il y a un terrain propice au vieillissement précoce quand le pH est acide plutôt qu'alcalin. Nous le déterminons grâce à des prélèvements de salive et d'urine», précise Lucie Blouin, qui pratique à Montréal la méthode ActualAge. Les deux tests de base coûtent environ 200 $.
Aux États-Unis, le traitement par injections d'hormone de croissance est en passe de devenir le nouveau sérum de jouvence. Il est non seulement cher (1 500 $ américains par mois), mais potentiellement cancérigène. La recherche scientifique a prouvé que les résidus d'hormone de croissance administrée au bétail étaient dommageables pour la santé humaine. Alors, imaginez quand elle est injectée directement...
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